Billy Thomas Joongoorra
Collections:
- National Gallery of Australia, Canberra, Australie
- National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie
- Art Gallery of New South Wales, Sydney, Australie
- Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin, Australie
- Art Gallery of Western Australia, Perth, Australie
- Kerry Stokes Collection, Perth, Australie
- Mary Macha Coll. , GMC, Flinders University, Adelaide, Australie
- Aboriginal Museum Utrecht, Hollande
Prix:
- 1996 Finalist Telstra Award
- 1997 Finaliste Telstra Award
- 1998 Finaliste Telstra Award
- 1999 Finaliste Telstra Award
- 2000 Finaliste Telstra Award
Œuvres
Biographie
Billy Joongoora Thomas (c. 1920–2012)
Gardien du pays, artiste tardif et mémoire vivante du Grand Désert de Sandy
Né aux alentours de 1920 dans le bush, au sud de la station Billiluna, dans le Grand Désert de Sandy, Billy Joongoora Thomas est un ancien respecté du peuple Wangkatjunga. Il a grandi à une époque charnière, témoin direct de l’impact de l’industrie pastorale sur le mode de vie traditionnel aborigène.
Une vie marquée par la terre et la résistance
Lorsque les premiers élevages européens se sont installés sur les terres ancestrales Wangkatjunga, Thomas a été intégré à l’économie pastorale. Il s’est distingué comme éleveur sur la légendaire Canning Stock Route, puis comme pisteur pour la police, une mission à haut risque — il y fut blessé par balle lors d’une opération.
Il travailla brièvement aux côtés du célèbre artiste Rover Thomas, figure fondatrice de l’école de peinture de East Kimberley. Mais Billy Thomas ne débuta sa carrière artistique qu’en 1995, à l’âge de 75 ans, lorsqu’il se rendit au centre Waringarri Arts de Kununurra pour y demander du matériel de peinture.
Un style puissant, entre matière et mémoire
Les œuvres de Thomas sont immédiatement reconnaissables par leur épaisseur d’ocre, leur texture marquée et leur puissance expressive. Il fusionne l’austérité graphique de l’école de Kimberley avec la fluidité rituelle de l’art du désert.
À son apogée poétique, la matière brute de la terre devient le médium du Rêve : champs aveuglants d’ocre blanche, variations subtiles, motifs de corps et de sol.
C’est la poesis du Tjukurpa — la création du monde à partir du vide.
Une figure respectée de la loi traditionnelle
Au-delà de son travail pictural, Billy Thomas était juriste et guérisseur (law man), gardien de rites d’initiation secrets, de chants rituels, et de la peinture corporelle sacrée. Chacune de ses œuvres est imprégnée de cette dimension cérémonielle.
Jusqu’à la fin de sa vie, il partageait son temps entre les centres artistiques de Kununurra et Billiluna, et de longues périodes passées dans le bush pour les cérémonies.
Reconnaissance artistique
-
Finaliste du Telstra National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Award chaque année entre 1996 et 2000.
-
En 2012, ses œuvres sont intégrées à l’exposition majeure Ancestral Modern au Seattle Art Museum (États-Unis), qui rend hommage à la vitalité de l’art aborigène contemporain.
Billy Joongoora Thomas est l’exemple rare d’un artiste tardif dont la maîtrise spirituelle du territoire a directement nourri une œuvre visuelle dense, mystique, et indélébile.